Lot n°21
Vierge à l'Enfant
Adjugé 80 000 €Belle Vierge à l’Enfant assise en peuplier (?)
sculpté avec infimes traces de polychromie, dos évidé. Assise sur un banc-trône, la Vierge porte l'enfant sur ses genoux, sa main gauche soutenant son buste, l'autre main tenant son pied droit ; elle tourne légèrement la tête vers la droite sans regarder pour autant son Fils ; visage à l'ovale régulier empreint d'une douce expression, yeux en amande aux paupières ourlées, long nez fin, bouche menue et petit menton rond ; chevelure partagée par une raie médiane tombant en longues mèches ondulées à l'arrière du cou ; elle est revêtue d'une robe ceinturée et d'un manteau formant voile attaché par un fermail losangé sur la poitrine ; drapés fluides du manteau tombant en vagues étagées sur les côtés et en cornets plats sous le genou gauche ; l'extrémité de la chaussure au bout pointu du pied droit est visible tandis que l'on devine la forme de l'autre pied sous le bord du manteau qui repose sur la terrasse ; l'enfant vêtu d'une longue tunique tient un parchemin dans une main et attrape de l'autre le bord du voile qui encadre la tête de sa Mère dans un geste de tendresse ; visage aux joues pleines et à la bouche entrouverte ; chevelure aux nombreuses boucles dont les extrémités sont recourbées en volute ; terrasse aux angles abattus moulurée d'un cavet.
Florence ou Orvieto, attribuée à Andrea Pisano (Pontedera, v.1290-1348 ou 1349, Orvieto), vers 1330 / 1340
H 59 × l 27,5 × P 24,5 cm
(Fentes, percé sous la ceinture)
Provenance : ancienne collection du château
Torre Elfina, province de Viterbe, jusqu'en 1969,
puis collection privée, Italie.
Bibliographie : B. Toscano, "Una 'Madonna' lignea trecentesca" dans Paragone, LXIII, n°751, septembre 2012, pp 3-15, pl. 1 à 15b.
Cette remarquable sculpture a fait l'objet il y a deux ans d'une étude complète de la part de Bruno Toscano, professeur émérite de l'Université de Rome III. Destinée à la dévotion privée ou provenant d'une chapelle monastique ou encore conventuelle, cette Vierge est à placer pour lui sous l'influence du séjour à Florence d'Andrea Pisano dans la décennie précédent 1340 ; il fait notamment référence à la représentation de la Tempérance à la porte sud du Baptistère où l'on retrouve la même disposition du voile entourant le cou et la tête dans un élégant ovale fermé par un semblable fermail losangé orné d'un quatre-feuilles (fig.a à scanner). Ce même fermail s'observe sur la sainte Réparate de Florence en marbre de la main du maître pisan conservé au musée de l'Œuvre de Santa Maria del Fiore (fig.b scanner). Le regard lointain et distancié de cette sainte n'est pas non plus sans rappeler celui de la Madone en bois. D'autres comparaisons sont encore établies dans les drapés des vêtements entre les œuvres d'Andrea Pisano et la Vierge présentée ici. M. Toscano n'exclut pas que cette sculpture ai été réalisée par Andrea Pisano lors d'un premier séjour à Orvieto non documenté à ce jour. Il note ainsi sa provenance, celle du château fortifié de Torre Alfina, situé aux confins de la province de Viterbe placé sous la domination d'Orvieto (fig.c). Ce n'est que récemment que des œuvres en bois ont pu être attribuées à A. Pisano travaillant surtout le marbre et le bronze. La nature du bois de la Madone a fait l'objet d'interrogation de la part d'un restaurateur pour les musées qui l'a examinée : il penche pour du tilleul, s'appuyant sur l'aspect des nœuds, sans exclure totalement pour autant un bois de la famille du peuplier ou du saule. Le peuplier semble très vraisemblable tant ce bois a été souvent utilisé en Italie dans les ateliers de sculptures à l'époque gothique et Renaissance comme en témoigne la grande Vierge de l'Annonciation en peuplier sculpté conservée au musée du Louvre et attribuée à Nino Pisano, le fils d'Andrea (RF 1382) (fig.d).
Réalisée dans un seul bloc de peuplier, cette Vierge est évidée à l'arrière. Le ciseau du sculpteur, dans sa volonté d'alléger au maximum l'épaisseur du bois afin de limiter les risques d'éclatement, a atteint sa limite extrême au niveau de la ceinture. Le décapage drastique, vraisemblablement effectué au XVIIIe ou XIXe siècle, a mis à jour cette faiblesse ; hormis cela et quelques fentes, la sculpture nous est parvenue dans un remarquable état de conservation. Elle est passée en 1969 dans un laboratoire de restauration de Rome pour un traitement contre les insectes xylophages et a fait l'objet à cette occasion d'un rapport complet qui sera remis à l'acquéreur.
Il s'agit bien ici d'une œuvre qui est une découverte pour l'art de la sculpture en bois du Trecento. Elle montre une grande science dans l'agencement des volumes accédant à une certaine monumentalité malgré sa taille. Les positions des corps ainsi que la tunique de l'Enfant sont autant de réminiscences giottesques d'après le professeur Toscano. Conservée jusqu'en 1969 au château de Torre Alfina parmi tout un ensemble mobilier, inédite jusqu'en 2012, elle est aujourd'hui proposée à la vente et suscitera vraisemblablement dans l'avenir d'autres études. Dégagée à présent de toute sa polychromie, elle présente les traces de petits coups de ciseau sur une grande partie de sa surface - hormis les visages et les chevelures - ce qui rend d'autant plus visible et émouvant le talent de l'artiste. " data-desc-exceprt="
sculpté avec infimes traces de polychromie, dos évidé. Assise sur un banc-trône, la Vierge porte l'enfant sur ses genoux, sa main gauche soutenant son buste, l'autre main tenant son pied droit ; elle tourne légèrement la tête vers la droite sans regarder pour autant son Fils ; visage à l'ovale régulier empreint d'une douce expression, yeux en amande aux paupières ourlées, long nez fin, bouche menue et petit menton rond ; chevelure partagée par une raie médiane tombant en longues mèches ondulées à l'arrière du cou ; elle est revêtue d'une robe ceinturée et d'un manteau formant voile attaché par un fermail losangé sur la poitrine ; drapés fluides du manteau tombant en vagues étagées sur les côtés et en cornets plats sous le genou gauche ; l'extrémité de la chaussure au bout pointu du pied droit est visible tandis que l'on devine la forme de l'autre pied sous le bord du manteau qui repose sur la terrasse ; l'enfant vêtu d'une longue tunique tient un parchemin dans une main et attrape de l'autre le bord du voile qui encadre la tête de sa Mère dans un geste de tendresse ; visage aux joues pleines et à la bouche entrouverte ; chevelure aux nombreuses boucles dont les extrémités sont recourbées en volute ; terrasse aux angles abattus moulurée d'un cavet.
Florence ou Orvieto, attribuée à Andrea Pisano (Pontedera, v.1290-1348 ou 1349, Orvieto), vers 1330 / 1340
H 59 × l 27,5 × P 24,5 cm
(Fentes, percé sous la ceinture)
Provenance : ancienne collection du château
Torre Elfina, province de Viterbe, jusqu'en 1969,
puis collection privée, Italie.
Bibliographie : B. Toscano, "Una 'Madonna' lignea trecentesca" dans Paragone, LXIII, n°751, septembre 2012, pp 3-15, pl. 1 à 15b.
Cette remarquable sculpture a fait l'objet il y a deux ans d'une étude complète de la part de Bruno Toscano, professeur émérite de l'Université de Rome III. Destinée à la dévotion privée ou provenant d'une chapelle monastique ou encore conventuelle, cette Vierge est à placer pour lui sous l'influence du séjour à Florence d'Andrea Pisano dans la décennie précédent 1340 ; il fait notamment référence à la représentation de la Tempérance à la porte sud du Baptistère où l'on retrouve la même disposition du voile entourant le cou et la tête dans un élégant ovale fermé par un semblable fermail losangé orné d'un quatre-feuilles (fig.a à scanner). Ce même fermail s'observe sur la sainte Réparate de Florence en marbre de la main du maître pisan conservé au musée de l'Œuvre de Santa Maria del Fiore (fig.b scanner). Le regard lointain et distancié de cette sainte n'est pas non plus sans rappeler celui de la Madone en bois. D'autres comparaisons sont encore établies dans les drapés des vêtements entre les œuvres d'Andrea Pisano et la Vierge présentée ici. M. Toscano n'exclut pas que cette sculpture ai été réalisée par Andrea Pisano lors d'un premier séjour à Orvieto non documenté à ce jour. Il note ainsi sa provenance, celle du château fortifié de Torre Alfina, situé aux confins de la province de Viterbe placé sous la domination d'Orvieto (fig.c). Ce n'est que récemment que des œuvres en bois ont pu être attribuées à A. Pisano travaillant surtout le marbre et le bronze. La nature du bois de la Madone a fait l'objet d'interrogation de la part d'un restaurateur pour les musées qui l'a examinée : il penche pour du tilleul, s'appuyant sur l'aspect des nœuds, sans exclure totalement pour autant un bois de la famille du peuplier ou du saule. Le peuplier semble très vraisemblable tant ce bois a été souvent utilisé en Italie dans les ateliers de sculptures à l'époque gothique et Renaissance comme en témoigne la grande Vierge de l'Annonciation en peuplier sculpté conservée au musée du Louvre et attribuée à Nino Pisano, le fils d'Andrea (RF 1382) (fig.d).
Réalisée dans un seul bloc de peuplier, cette Vierge est évidée à l'arrière. Le ciseau du sculpteur, dans sa volonté d'alléger au maximum l'épaisseur du bois afin de limiter les risques d'éclatement, a atteint sa limite extrême au niveau de la ceinture. Le décapage drastique, vraisemblablement effectué au XVIIIe ou XIXe siècle, a mis à jour cette faiblesse ; hormis cela et quelques fentes, la sculpture nous est parvenue dans un remarquable état de conservation. Elle est passée en 1969 dans un laboratoire de restauration de Rome pour un traitement contre les insectes xylophages et a fait l'objet à cette occasion d'un rapport complet qui sera remis à l'acquéreur.
Il s'agit bien ici d'une œuvre qui est une découverte pour l'art de la sculpture en bois du Trecento. Elle montre une grande science dans l'agencement des volumes accédant à une certaine monumentalité malgré sa taille. Les positions des corps ainsi que la tunique de l'Enfant sont autant de réminiscences giottesques d'après le professeur Toscano. Conservée jusqu'en 1969 au château de Torre Alfina parmi tout un ensemble mobilier, inédite jusqu'en 2012, elle est aujourd'hui proposée à la vente et suscitera vraisemblablement dans l'avenir d'autres études. Dégagée à présent de toute sa polychromie, elle présente les traces de petits coups de ciseau sur une grande partie de sa surface - hormis les visages et les chevelures - ce qui rend d'autant plus visible et émouvant le talent de l'artiste. " data-desc-exceprt="
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06/06/2014 00:00
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