Le Portement de Croix et la Pamoison de la Vierge

Adjugé 6 000 €

Important bas-relief, partie de retable,en pierre calcaire sculptée représentant deux scènes séparées par un pilastre mouluré à chapiteau corinthien :à gauche, Le Portement de croix, à droite, La Pâmoison de la Vierge. Compositions animées de nombreux acteurs avec détails pittoresques ; elles sont traitées en plusieurs plans, des personnages principaux figurés en fort relief jusqu'aux fonds avec paysages et armes d'hast délicatement modelés. L'ensemble donne une forte impression de tumulte et de vie. Le Portement de croix : le Christ à genoux est encadré par deux bourreaux levant sur lui leurs fouets ; l'un d'eux le tient par l'épaule et prend appui de son pied sur la jambe de Jésus ; à gauche on devine saint Jean et la Vierge dont les visages ne sont plus lisibles ; derrière, des soldats qui entourent l'un des larrons, certains tenant des clous ou des cordages ; au fond,au-dessus des têtes, des hallebardes, un couteau de brèche, une pertuisane, des lances, des piques, une échelle ; dans l'angle gauche, un arbre accroché à une butte et des architectures étagées symbolisant Jérusalem. La Pâmoison de la Vierge : au centre de la composition, Marie-Madeleine embrassant le pied de la croix ; au premier plan, sur la gauche, la Vierge assise, les mains jointes, soutenue par Jean, sur la droite, un soldat tenant à la main un seau à eau bénite ; au second plan, les saintes femmes, des soldats et des prêtres dont deux spectateurs à cheval ;au fond, des hampes d'armes d'hast et,à gauche, des arbres sur une colline.
Haute-Normandie, vers 1540
Hauteur : 63 cm - Largeur : 103 cm - Profondeur : 19 cm
(Quelques accidents et manques)
Ce bas-relief est à rapprocher d'un groupe de sculptures appartenant à une aire géographique qui semble se limiter à la Haute-Normandie, les actuels départements de la Seine-Maritime et de l'Eure.
On compte au sein de ce groupe La Vierge de Pitié de la cathédrale d'Evreux, celle très proche conservée au Musée des Antiquités de Rouen (n°inv.89.22), mais aussi le retable en terre cuite de Touffreville-Esteville (Seine-Maritime) ou encore celui en pierre calcaire représentant la Mort de la Vierge visible dans l'église de Nojeon-en-Vexin (Eure). Toutes ces œuvres ont en commun de nombreuses similitudes stylistiques que l'on observe également sur cette partie de retable : allongement des figures, poses affectées de certains personnages, envolées circulaires des vêtements, chevelures agitées par le vent telles celles de Jean et de l'un des soldats du panneau de gauche. Ce courant artistique, marqué par l'école de Fontainebleau et le pittoresque flamand, caractérise ce que l'on peut appeler le maniérisme normand, auquel il convient de rattacher à présent cet exceptionnel bas-relief de la Passion du Christ.

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