Lot n°114

Paire de petits cercueils

Adjugé €
Paire de petits cercueils en bois peint enfermant une marionnette en buste de Napoléon pour l'un et celle de son fils le duc de Reichstadt pour l'autre. Une fois le cercueil ouvert, toutes les deux peuvent se relever en actionnant une tige en fer munie d'un anneau sous la caisse. Napoléon porte l'uniforme de colonel de chasseur de la Garde, uniforme préféré de l'Empereur dans lequel il fut inhumé. Coiffé d'un shako orné d'une aigle à deux têtes, le duc de Reichstadt est revêtu d'un dolman blanc autrichien avec pelisse sur l'épaule de couleur bleue, son bras droit coudé exécute un salut lorsqu'on le relève. Les cercueils sont noirs marqués de flammes blanches évoquant les catafalques mortuaires en drap noir ornés de flammes d'argent ; sur les couvercles, la couronne impériale, la main de justice et l'épée, insignes de l'Empereur rappelant le catafalque ; sur le devant le N de Napoléon encadré de branches de laurier aux tiges nouées.

Paris, vraisemblablement réalisée lors du Retour des cendres en 1840

Hauteurs : 20,3 cm et 21,2 cm - Longueurs : 54,8 cm - Largeurs : 26 cm et 27 cm

(accidents et manques, anciennes réparations)

Véritables objets de curiosité, ces deux cercueils renfermant des marionnettes ont été très vraisemblablement réalisés à l’occasion du Retour des cendres de Napoléon à Paris. Honorant le désir que l’Empereur avait inscrit dans son testament d’être inhumé ″sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français [qu’il avait] tant aimé″, Louis-Philippe et Adolphe Thiers, alors président du conseil, organisèrent en effet le rapatriement de la dépouille mortuaire qui avait été enterrée à Sainte-Hélène. C’est ainsi que dans la journée du 15 décembre 1840, par un froid glacial, le char funèbre partit du Pont de Neuilly et traversa la capitale jusqu’aux Invalides. Ce long cortège attira une foule inimaginable et on aménagea pour l’occasion tout au long du parcours nombre d’estrades et d’installations temporaires. Ces cercueils, aux personnages animés, sont surement des témoignages d’un type d’attractions populaires et éphémères destinées à soutirer quelques pièces aux badauds et à les faire patienter durant la manifestation ; ils donnent une idée de ces mises en scènes auxquelles semble faire allusion Victor Hugo relatant les funérailles de Napoléon dans Choses vues (Collection Folio, 11, 1972, p 197) :

″De l’autre côté de l’avenue, sur une baraque de saltimbanques ornée de deux affreuses peintures d’enseigne représentant, l’une, la mort de l’empereur, l’autre, le fait d’armes de Mazagran, je lis cet autre écriteau : Napoléon dans son cercueil. Trois sous″.

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calendrier 23/06/2021 00:00
PIERRE BERGE et associés 23 juin 2021

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23/06/2021 00:00 PIERRE BERGE et associés 23 juin 2021

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