Crucifixion en ardoise
Adjugé €Liège, atelier de Nicolas Palardin II et de Martin Fiacre, vers 1550 / 1560
H 55,5 × L.40 × E.5 cm
(Usures et manques dont le visage du Christ)
Cette Crucifixion à la composition complexe et animée a connu un succès certain au XVIe siècle comme en témoignent d'autres exemples. On connaît en effet trois autres plaques, de dimensions très voisines, avec de très légères variantes : une plaque conservée au Rijksmuseum d'Amsterdam (BK-NM-7495, fig. a), une autre au musée Curtius de Liège (n°10132538) et une troisième au musée de la Potterie à Bruges (n°93750). Tous ces bas-reliefs sont en marbre noir de Theux à la différence de celui présenté ici qui a été taillé dans une épaisse plaque d'ardoise, matière plus tendre mais autrement plus délicate à sculpter.
Un dessin d'artiste est vraisemblablement à l'origine de ce Golgotha dont la conception de l'espace et la construction des différents plans sont d'une grande maîtrise. On pense à un peintre liégeois comme Lambert Lombard qui a exécuté un nombre considérable de dessins, notamment une étude pour une Crucifixion qui montre des cavaliers au pied de la croix et un groupe de la Pamoison de la Vierge rappelant fortement celui des bas-reliefs (fig. b). Les plaques en marbre du Rijksmuseum et du Curtius sont attribuées à l'atelier Palardin-Fiacre également situé à Liège, du nom de Nicolas Palardin II et de son gendre Martin Fiacre. Le père du premier, Nicolas Palardin I, est un sculpteur italien qui s'installa dans la capitale de la principauté sous le règne fastueux d'Erard de la Mark, prince-évêque de 1505 à 1538. C'est également à la demande de ce grand mécène que Lambert Lombard part pour Rome afin d'y acquérir des œuvres d'art et parfaire ses connaissances sur la Renaissance. C'est bien dans un atelier liégeois qu'il faut resituer ce bas-relief fortement influencé par l'art italien. Celui des Palardin était renommé pour travailler les matériaux difficiles comme la pierre de touche l'ardoise et le marbre noir de Theux. On lui attribue ainsi de nombreux bas-reliefs italianisants appartenant à des monuments funéraires ou de retables.
Ouvrages consultés : L. Deroy, "Le Monument funéraire du chanoine Hubert Mielemans à l'église Sainte-Croix à Liège" dans Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, T LXVI, Liège, 1946-1948, pp 6-46. ; J. Leeuwenberg, Beeldhouwkunst in het Rijksmuseum, Amsterdam, 1973, pp 162-163 . " data-desc-exceprt="
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