Rare bague en argent

Rare bague en argent gravé, ciselé et doré. Chaton de forme ovale serti d'une cornaline bombée - peut-être un sceau à l'origine - gravée d'une inscription en caractères arabes où l'on peut lire la date de 911 de l'Hégire soit 1505 ; inscription sur le pourtour de la monture en lettres gothiques, en deux décasyllabes : Encui saurunt paiens a cest asalt, ces nums d'Almâce et cels de Durendal que l'on pourrait traduire "Dès aujourd'hui les païens connaîtront avec cet assaut le nom d'Almanse(our) et celui de Durandal" ; sur chaque épaule de la monture figure une garde d'épée médiévale dont l'anneau de section triangulaire constitue la lame ; à l'opposé du chaton des lettres gravées dans un losange peuvent se lire ulte rappelant le verbe latin "venger". 
Début du XVIe siècle 
H 3 × L.2,1 cm 
Cette bague est à replacer dans le renouveau de la poésie épique à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, notamment autour de la Chanson de Roland. En témoignent en effet les nombreuses enluminures illustrant les faits et gestes du héros de Roncevaux comme la suite qu'en fit L'Arioste dans son Orlando furioso. Les orfèvres de l'époque avaient également l'habitude de monter des intailles et des camées de l'Antiquité classique ou venant de contrées lointaines ; c'était rendre hommage au travail des lapidaires romains, marquer sa fascination pour l'exotisme ou s'approprier les vertus d'un talisman. Ici, la cornaline portant des caractères arabes a vraisemblablement inspiré la monture en forme d'épées avec ses deux décasyllabes rappelant l'ancien français de la Chanson de Roland.

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